Le texte raconte une histoire simple : la rencontre inattendue entre un enfant, Louis, et une vieille dame, Mme Grenouille. De cette amitié naissante émergent les émotions propres à l’enfance : la méfiance, la peur, la curiosité, puis peu à peu, la tendresse et la confiance.

   Au-delà d’un récit sur les rapports intergénérationnels, le spectacle interroge la manière dont chacun se construit à travers l’autre. Grandir, c’est accueillir les récits et les souvenirs de ceux qui nous précèdent, mais aussi inventer les nôtres. L’enfant façonne son identité à partir des histoires qu’on lui transmet, tout en forgeant ses propres expériences, ses propres mémoires.    
Plus tard, devenu adulte, il reviendra sur ces traces — pour se rassurer, pour se resituer, pour s’inspirer. 

   La mise en scène adopte le point de vue de Louis. À travers lui, les personnages apparaissent comme les fragments d’une mémoire en mouvement, les silhouettes d’un passé qu’il revisite, qu’il déforme, qu’il réinvente. Mme Grenouille, notamment, devient le miroir poétique de cette mémoire : à la fois réelle et rêvée, présente et absente, elle incarne le passage du temps et la transmission.

   Ce spectacle est donc une traversée de la mémoire, une invitation à redécouvrir l’enfance non comme un âge révolu, mais comme un territoire d’imaginaire et de création.